Je vous propose aujourd’hui un petit retour d’expérience sur l’arc « permis de conduire » et les différentes étapes qui m’ont permis d’obtenir le précieux plastique rose, de l’apprentissage du code jusqu’au passage de la formation « boîte de vitesse ».

Contexte

Vivant en région parisienne depuis mes 17 ans, je n’ai jamais eu le besoin ou l’envie en 10 ans de passer mon permis de conduire. Je n’ai jamais vraiment été fan de la voiture pour diverses raisons qui vont (selon moi, toujours) de l’absurdité du véhicule personnel en vivant dans une grande ville, le côté écologique, le coût de l’apprentissage, de la possession d’un véhicule, l’assurance, l’entretien, le plein et surtout une énorme flemme. Sans oublier une certaine appréhension de la phase code de la route erronée mais nous y reviendront; je n’avais vraiment aucune envie de retrouver l’ambiance scolaire, enfermé dans une salle avec d’autres humains à assister à des cours magistraux.

Mes expériences de conduites se limitent à une 50cc durant mon adolescence à la trottinette électrique aujourd’hui. Bref, j’ai par ailleurs toujours été plus du côté de la team 2 roues pour le côté pratique, agile et rapide de ces modes de transport.

Le basculement

La raison qui m’a poussée à mettre ces a priori de côté est toute simple : le Compte Formation. Travaillant depuis plusieurs années, le solde de mon CPF s’élevait à 3 000€ et des brouettes. Frustré de voir un tel montant bloqué, inutilisable alors qu’il aurait pu servir à mettre à jour un PC g@ming ou acheter le dernier iPhone, j’eus vent de la possibilité d’utiliser le solde pour passer le permis B. Un bon moyen de blanchir cet argent au final.

Le second élément est un deal sur Dealabs concernant le jeu Réussir : Code de la Route à 2,99€. En lisant les commentaires de la communauté, j’apprends qu’il est possible, depuis 2016, de passer l’épreuve théorique du code de la route en candidat libre à La Poste pour seulement 30€. Le dernier obstacle tomba, c’était décidé : j’allais apprendre en solo bien confortablement à domicile le code de la route.

Mon nouveau meilleur ami

L’apprentissage du code

Pendant plusieurs semaines j’ai charbonné à fond sur ce jeu. N’étant pas un très grand adepte de la lecture, j’ai utilisé la méthode « bruteforce » qui consiste à passer moultes examens blancs sur ce jeu pour apprendre grâce aux corrections.

Le jeu est très bien fait et il est même possible de défier ses amis en local ou en ligne. Une sorte de question pour un champion du code de la route, très ludique.

Au final j’ai totalisé 25h sur ce jeu, que je complétais avec l’appli En voiture Simone afin de pouvoir réviser dans le métro. Les deux se complètent très bien afin de varier les questions et éviter de tomber toujours sur les mêmes séries. J’ai également récupéré une collection de DVD Code Rousseau qui est la référence en la matière, toujours avec cette même stratégie de passer des examens blancs à la pelle et apprendre de ses erreurs.

Le NEPH (ou administration française mon amour)

Pour passer l’épreuve en candidat libre, il faut demander auprès de l’ANTS un numéro de candidat unique. Le NEPH c’est un peu l’équivalent du numéro de sécurité sociale, c’est une suite de numéros qui vont nous suivre toute la vie pour chaque examen lié à la conduite d’un véhicule à moteur.

Entre le moment où j’ai fait la demande et celui où j’ai enfin reçu le code, il s’est écoulé 2 mois. Erreur de débutant : il faut demander ce numéro dès le début, quand on commence à réviser et pas quand on se sent prêt à passer l’épreuve théorique.

J’ai continué à entretenir mes connaissances du code durant ces 2 mois mais de manière moins intensive que les 2 dernières semaines où j’y jouais constamment. Je me limitais à un ou deux examen blanc par jour et c’était largement suffisant.

Le passage du code

Une fois le numéro en ma possession, il faut encore patienter 48h histoire que la propagation soit bien effectuée côté administration 🙂

La prise de rendez-vous est on ne peut plus simple, le site de la poste est très bien fait et j’ai pu obtenir un créneau la veille pour le lendemain. J’ai volontairement choisi une session sans aucun autre candidat histoire d’être seul et pépouze.

Le site dédié au passage du code de la route avec La Poste

Le jour J, on se présente avec la convocation et une pièce d’identité, on se met face à une tablette, casque sur les oreilles et c’est parti. Exactement comme à la maison. De manière générale, les candidats trouvent que l’épreuve est toujours plus facile que les examens blancs proposés par les différents acteurs pédagogiques et je ne peux que confirmer. Les QCM sont d’une simplicité enfantine !

Petit flex tout de même avec ce perfect

Le plus chiant est fait, on passe enfin aux choses sérieuses : on va ENFIN apprendre à conduire une voiture

L’apprentissage de la conduite

Ayant d’autres passions dans la vie que d’aller prendre des heures de conduite après le boulot et SURTOUT à Paris, j’ai décidé de prendre une formule accéléré en une semaine et demi et sur boite auto pour mettre toutes les chances de mon côté à Chambéry en Savoie, ma ville natale.

D’autant plus qu’il est possible à partir de 3 mois après l’obtention du permis de passer une simple formation de 7h pour convertir le permis boite auto en permis manuel sans avoir à repasser d’examen, la question était vite répondue. Je trouve par ailleurs que la boite mécanique est une contrainte d’un autre temps qui ne sert plus à grand chose et je ne peux résister à l’envie de partager la magnifique théorie de Hardisk à ce sujet.

C’est pas moi qui le dit

Durant une semaine et demi, j’ai conduit 4h par jour pour un total de 30h sur une Renault Clio 5, la référence des voitures d’auto-école. Pour le coup j’étais prêt en une dizaine d’heures à peine, la boite automatique aidant fortement à l’apprentissage, mais la formule accélérée comprenait dans tous les cas 30h obligatoires.

5 jours seulement après ma dernière heure de conduite, je passais l’examen. Gros big-up à l’Auto-école des Alpes et à toute l’équipe qui ont été super du début à la fin, que ce soit pour la pédagogie ou la date de l’examen dans la foulée. Pour le coup accéléré, c’est vraiment accéléré.

J’ai eu l’occasion de redécouvrir cette magnifique région du bassin Chambérien, ses routes de montagne, le Lac d’Aix-les-Bains, Tresserve… Un environnement bien moins toxique que la capitale, on va pas se mentir.

Le passage de l’examen de conduite

Pour le coup pas grand chose à dire. On part de l’auto-école jusqu’au centre d’examen, on conduit pendant 30 minutes et finito.

3 jours plus tard le verdict tombe enfin : je suis officiellement propriétaire du titre m’autorisant à critiquer la conduite des conducteurs automobiles de la capitale. Terminé les « on verra quand tu auras ton permis ». C’est même pire qu’avant car en ayant appris le code, j’ai encore plus d’arguments pour critiquer la conduite chaotique des Parisiens.

Ça part sur un perfect également pour la pratique

La formation sur boite manuelle

Vu qu’il me restait encore des sous sur le CPF, autant passer la formation sur boite mécanique. Absolument aucun intérêt pratique de mon côté car je n’ai pas l’intention d’utiliser un véhicule manuel mais bon, cramons la cagnotte avant que la réforme du CPF incluant du reste à charge ne s’applique.

Même méthode que précédemment : on va sur le site CPF, on cherche une auto-école proposant la passerelle la plus proche et hop !

Une simple journée de 7h dans le 18e arrondissement de Paris dans laquelle j’ai pu apprendre le passage de vitesse, le fonctionnement de l’embrayage etc.

3 semaines plus tard c’est un nouveau permis que je récupère, cette fois-ci sans le code restrictif 78 qui limitait la conduite aux véhicule munis d’une boite auto.

L’ancien permis / le nouveau

Et maintenant ?

L’obtention du carton rose n’aura rien changé à mon quotidien, je continue toujours à me déplacer en trottinette électrique ou en transports en commun. Même pour la location de voiture en vacances, il faut attendre 3 ans après le passage de l’examen car la plupart des loueurs refusent les jeunes conducteurs.

La stratégie est donc de laisser le permis dans un coin pendant 3 ans jusqu’à pouvoir être considéré comme conducteur expérimenté. (sigh)

Je me suis malgré tout inscrit en cas de besoin sur Free2Move et ZITY qui sont des services d’autopartage qui ont la sympathie de proposer leur service aux jeunes conducteurs.

Je vais sûrement conduire de temps en temps lorsque je rentre chez mes parents mais ce ne sera vraiment qu’anecdotique.

Au final le coût réel du permis aura été de 30€ de passage du code + 2,99€ pour le jeu soit 32,99€ au lieu de 1 803€ pour les heures + 450€ pour la passerelle boite manuelle soit 2 253€.

Difficile de faire plus avantageux !