Faire des économies d’énergie (vraiment) utiles

Suite à ce thread, j’ai réalisé que tous les petits « écogestes » qu’on nous rabâche depuis que nous sommes petits et qu’on continue encore à entendre, notamment par le biais du gouvernement n’ont au final qu’un impact anecdotique sur le réseau. Éteindre toutes les lumières, débrancher son chargeur, couper le WiFi… On les connaît par cœur, mais il y a beaucoup plus intéressant à faire.

Dans cet article, je vais détailler les différents changements d’habitudes que j’ai mis en place et comment la domotique peut aider à faire des économies d’énergie qui soient réellement utiles, bon pour la planète et le portefeuille.

Reprenons les bases

Je vous invite fortement à lire le thread de Jean-François RAUX, ex- DG de l’Union Française de l’Électricité afin de comprendre comment fonctionne la gestion du parc électrique en France.

Pour résumer en vulgarisant, l’électricité produite doit correspondre en tout temps avec la demande. La meilleure chose à faire et la plus simple à mettre en place est de faire fonctionner ses appareils énergivores en dehors des pics afin de « lisser » la puissance nécessaire appelée sur le réseau. C’est un peu le même principe qu’avec les gestes barrière pendant la pandémie de Covid-19 : en lissant le nombre de cas simultanés, on décharge la pression sur le système hospitalier. Ici il s’agit de décharger la pression sur le réseau électrique, éviter d’avoir recours à des centrales à charbon pour passer ces pics et échapper aux coupures.

Coronavirus et consommation électrique, même combat

Passer en heures creuses

La première étape consiste à changer d’abonnement afin de passer d’un tarif « base » (avec un prix du kWh constant peu importe l’heure) pour un tarif « heures pleines/heures creuses » (HP/HC).

Cette option est intéressante si vous pouvez déplacer au moins 30% de votre consommation sur les heures creuses. Ces heures au prix du kWh plus avantageux varient en fonction des régions. Dans mon cas, vivant en région parisienne, les heures creuses sont de 2h à 7h puis de 12h30 à 15h30.

Exemple de la plage heures pleines/heures creuses avec EDF

Mais comment savoir si cet usage nous correspond ? Le site d’EDF indique que l’option est avantageuse si l’on dispose d’au moins un des éléments suivants :

  • Ballon d’eau chaude
  • Voiture électrique
  • Chauffage à accumulation
  • Piscine

Pour avoir une estimation plus précise, vous pouvez utiliser votre espace client Enedis afin d’accéder aux données de votre compteur Linky. Il vous suffira de prendre une journée type puis de multiplier le nombre de kWh consommé en HC par 365 puis en HP par 365 pour avoir votre conso annuelle estimée.

Le site du médiateur national de l’énergie propose par ailleurs un outil très simple pour vérifier quel abonnement est le plus avantageux pour vous.

Programmer ses appareils grâce à la domotique

Si certains appareils comme la plupart des lave-linges et des lave-vaisselles proposent nativement l’option départ différé afin de les programmer sur les heures creuses, ce n’est pas forcément le cas du chauffe-eau. Dans mon cas, j’ai utilisé ce petit module zigbee que j’ai raccordé à mon appareil. Ce dernier s’allume désormais uniquement pendant les heures creuses programmées.

Pour 10€, le chauffe-eau devient intelligent !

J’aurais pu m’arrêter là car comme indiqué plus tôt, le simple fait de faire tourner le chauffe-eau sur les heures creuses rend l’option rentable par rapport au tarif base mais économise également près de 2,6 kWh de puissance lors des pics de consommation d’électricité pour mon logement. À titre de comparaison, éteindre une ampoule LED évite uniquement 0,001 kWh, c’est ridicule.

Étant utilisateur de trottinette électrique, j’ai programmé de la même manière une prise connectée afin que la recharge s’effectue aussi la nuit. L’ordre de grandeur est bien plus faible, on parle de 0,29 kWh d’économisés sur le pic mais cela reste 290x plus efficace qu’éteindre une ampoule.

Enfin, en tant qu’heureux propriétaire d’un lave-vaisselle Bob, j’ai dû bidouiller un peu étant donné que ce dernier est dépourvu de départ différé. Qu’à cela ne tienne, un petit SwitchBot fera l’affaire ! Toujours programmé pour tourner sur les plages avantageuses, j’ai associé ce dernier à un bouton Xiaomi zigbee qui, une fois pressé, programme le SwitchBot pour lancer le Bob lors de la prochaine période creuse.

Méthode bricolée mais méthode efficace. #ItJustWorks

Étant un adepte de la data, j’ai par ailleurs utilisé le module Zlinky, une petite clé qui vient se brancher directement sur le compteur. Je récupère ainsi en temps réel toutes les infos de l’appareil dans Home Assistant pour suivre l’efficacité de ces mesures.

Le module qui remonte toutes les infos du compteur – Source : maison-et-domotique.com

Au final, après un mois d’analyse, j’arrive à avoir très facilement 60% de ma conso en heures creuses, ce qui est bon pour la planète et pour le portefeuille. Avec l’hiver qui s’annonce rude et un marché européen de l’électricité qui part en cacahuète, l’utilisation des heures creuses est un moyen très simple et diablement efficace pour soulager le réseau, bien plus que les petits « écogestes » suggérés par Olivier Véran.

 

L041S

Des fois j'écris des articles.